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Affiche-20NPA-20emplois_preview_0.jpgPour bien faire son travail, c’est comme pour la pâte à pain, il faut laisser reposer… et en profiter pour faire autre chose qui crée du collectif. Toutes les activités sont souhaitables pour favoriser la complicité et l’amitié… toutes valeurs qui s’opposent à l’obsession de rentabilité patronale.

 

Pour bien faire, il faut d’abord monter le décor, pour que le manager (parfois surnommé la ménagère parce que harassé de tâches quotidiennes souvent peu valorisantes : surveiller, faire faire les devoirs, nettoyer les tracts et autres saletés…) pense que l’activité est toujours à son maximum et relâche sa vigilance, il peut ainsi lui aussi se reposer. Le décor, c’est donc une plante verte, un colis, une armoire, un bureau avec les dossiers en cours bien ouverts, le manteau sur le dossier de la chaise pour montrer qu’on n’est pas loin…

 

À l’aide du deuxième manteau, on peut sortir, fumer un clope, profiter de l’abaissement provisoire des barrières hiérarchiques pour subvertir la norme dominante. Si l’on ne fume pas, ou bien si on est un peu frileux, la machine à café est plus indiquée. Là aussi, on peut avoir de bonnes conversations, la machine étant le support indiqué pour autocollants, coupures de presse…

On peut aussi rester à son poste et profiter des joies d’internet, soit par son ordinateur, mais attention au flicage éventuel du temps passé sur la toile, soit avec son mini écran téléphonique. Messages, photos, vidéos… toute liberté pour faire du réseau social au travail, en échangeant blagues et SMS, en faisant circuler tracts, et même avec des jeux collectifs, le plus prisé ces jours-ci étant la participation au Vendée globe avec des bateaux fictifs. On peut même organiser des paris. Mais pas trop de jeux d’argent, c’est interdit car l’État veut avoir sa part !

 

Convivialité, complicité, solidarité, lutter

 

Cigarette, café, jeux, le tour ne serait pas complet, sans parler de l’alcool. Les patrons mènent depuis plusieurs années une offensive prohibitionniste au boulot. Ils sont pourtant les premiers à boire dans leurs repas d’affaire au restaurant pour conclure des contrats. Mais pour les subordonnés, pas question, c’est dangereux. C’est surtout dangereux parce que les pots, en fin de semaine ou au moment des anniversaires, sont des moments où les salariéEs s’échappent de la solitude au travail, parlent de leurs vies, et font que se disent des choses qui soudent l’ambiance et la résistance. Cette consommation doit toutefois être ritualisée et limitée. Sinon on tombe dans l’alcoolisation, qui a toujours été combattue par le mouvement ouvrier, une fuite de la réalité pour cause de misère.

Plus gentil, le café croissant du matin est aussi une bonne occasion de se retrouver, à condition que l’initiative échappe à la hiérarchie. On peut choisir le jour où le chef est à sa réunion hebdomadaire… Le repas pris collectivement est un moment essentiel. Il faut maintenir la tradition qui veut que « celui qui parle boulot est en faute ». Tous les sujets sont permis, toute occasion est bonne pour subvertir, prendre position, se cultiver. Se libérer de l’aliénation quotidienne.

Il faut se rappeler un vieux précepte qui vient du fond des temps : « dans le bordel, l’ouvrier est roi ! ». La lutte contre l’organisation fasciste de l’espace (les 5S, la visibilité, le contrôle des déplacements…) est vitale. On veillera donc à laisser entrouvertes les portes à badge, voire à les mettre en panne.

Marx parlait de la porosité du temps de travail. C’est à nous d’agrandir les petits trous, pour permettre à touTEs de respirer… et obliger à embaucher !

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