Notre solidarité est leur arme!
Le 21 septembre débute à Francfort le procès de Sonja Suder et Christian. Extradés de France le 14 septembre 2011
après plus de trente ans d'exil,ils sont poursuivis en Allemagne pour des actions des Cellules révolutionnaires (RZ) contre le nucléaire et contre la gentrification dans les années
soixante-dix.
Suite à un mandat d'arrêt européen, Sonja et Christian ont été livrés par la France pour être
emprisonnés.
Depuis cette extradition, il y a maintenant un an, Sonja (âgée de 79 ans) reste en prison à Francfort. Christian,
gravement malade, a été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Le procès s'annonce très long, notamment parce qu'il est organisé de manière à contraindre Christian à comparaître
malgré son état de santé.
LE COLLECTIF DE SOUTIEN
AUX PRISONNIERS POLITIQUES 63
ORGANISE UN RASSEMBLEMENT
LE VENDREDI 21 SEPTEMBRE
à 18H00 à CLERMONT FERRAND
DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE
Pour rappel et informations :
Le parcours de Sonja Suder et Christian Gauger
37 ans après les faits, le procès de Sonja Suder et Christian
Gauger, extradés de France en septembre 2011,s’ouvrira à Francfort le 21 septembre prochain. Il exige toute notre vigilance!
Le 21 septembre 2011, un vieux couple d’anciens militants extra parlementaires des années 70, Sonja Suder et
Christian Gauger, ont été extradés vers l’Allemagne après 33 ans passés en France.
Pourtant, en 2001, ils avaient été déclarés non extradables, et c’est dans le même appartement qu’ils
occupaient à l’époque, qu’ils ont été « pris » et arrachés à leur vie.
Que leur reproche-t-on ?
Soupçonnés d’avoir appartenu au RZ (cellules
révolutionnaires), Sonja et Christian sont accusés de participation à des actions qui n’ont fait que des dégâts matériels limités :
Deux attaques contre le nucléaire : la première contre la compagnie allemande MAN qui collaborait à la
construction de la bombe atomique pour le régime raciste d’Afrique du Sud d’apartheid ; la seconde contre la compagnie KSB, qui, à cette époque était le plus gros fabricant de pompes utilisées
dans les centrales nucléaires.
Et une attaque incendiaire contre le château d’Heidelberg. Cette action dénonçait la rénovation et la
restructuration urbaines qui mettaient en œuvre la destruction de quartiers entiers de la ville, chassant ainsi les plus pauvres de leurs logements pour satisfaire aux exigences du tourisme et du
profit.
Ces accusations s’appuient sur les témoignages extorqués à F. Hermann, alors que celui-ci était très
gravement blessé. En 1978, alors qu’il préparait une bombe incendiaire destinée au consulat de la dictature argentine, celle-ci a explosé sur ses genoux. Profondément brûlé, Il perdra la vue et
les jambes. Emmené à l’hôpital, en proie à des souffrances terribles, il est placé en isolement total. Il restera ainsi 18 semaines, sous l’emprise de sédatifs, privé d’avocat, avec pour seuls
contacts les renseignements généraux, les procureurs et le juge. Procédés qui équivalent à la torture. Dès sa sortie de l’isolement, .F. Hermann désavouera ces déclarations arrachées par la
police.
Leur refuge en France
A l’automne 1978, alors que l’Etat allemand, pour démanteler
les mouvements radicaux, pourchasse de nombreux activistes présumés, Sonja et Christian quittent ensemble l’Allemagne pour la France. C’est plus tard seulement qu’ils auront connaissance des
accusations portées contre eux.
En 1999, Hans Joachim Klein, qui avait rompu publiquement avec
son passé militant et s’était lui aussi réfugié en France, est extradé. Jugé à Francfort pour avoir participé à l’action d’un commando germano-palestinien contre la conférence de l’OPEP en 1975 à
Vienne, il accuse Sonja et un autre militant, Rudolf Schindler, d’avoir participé à la logistique de cette action. Cette dénonciation fait partie d’un système de « délation-coopération » ouvrant
sur des possibilités d’allègement de peine. C’est là la pièce maîtresse d’une « justice d’urgence » que tous les Etas
confrontés à la vague de contestation et de révoltes des années 70., introduiront sous des formes comparables dans le cours « ordinaire » de la justice.
La parole de Klein ayant été considérée non probante en raison des déficiences de sa mémoire, les juges
relaxent Schindler. Hans Joachim Klein, qui risquait la perpétuité, sera condamné à 9 ans de prison, en fera 4, puis sera définitivement gracié.Aussi comme la contumace n’existe pas en Allemagne,
l’accusation contre Sonja n’est pas examinée sur le fond, mais elle est à l’origine d’un nouveau mandat d’arrêt international lancé contre elle et d’une nouvelle demande
d’extradition.
En 2000, Sonja et Christian sont donc arrêtés en France, mais
la justice française se prononcera contre leur extradition, les faits dont ils étaient accusés étant prescrits en droit français. Le couple pourra rester « légalement » en
France.
Extradés de France
En 2007, la justice allemande renouvelle sa demande d’extradition. Aucune accusation nouvelle ne le
justifie, mais seulement de nouveaux accords franco-allemands qui, s’inscrivant dans le cadre de « l’espace Schengen », accordent la priorité à la législation du pays demandeur. En Allemagne les
faits ne sont pas prescrits et ces accords, bafouant tout principe du Droit, ont valeur rétroactive. C’est ainsi que Sonja et Christian, assurés dix ans plus tôt, par la même Cour, de pouvoir
vivre en France, deviennent « extradables »
En juillet 2009 François Fillon, Premier Ministre du gouvernement de Nicolas Sarkozy, suit l’avis de la Cour
quant à la légalité de la demande de l’Allemagne, et signe le décret d’extradition. Peu après le rejet du recours au Conseil d’Etat, ils sont saisis chez eux au petit matin du 21 Septembre 2011
et extradés vers l’Allemagne
La procédure allemande
Christian, qui souffre d’une affection cardiaque grave, est
transporté de l’autre côté de la frontière en ambulance et placé dans un hôpital carcéral, puis libéré pour raisons médicales.
Sonja, elle, est conduite à la prison de Francfort-Preungesheim. Un an après, elle est toujours emprisonnée,
très au-delà du temps de détention provisoire « normal » qui, en Allemagne, est de 6 mois. Les juges ont refusé par trois fois de lui accorder la liberté conditionnelle, arguant du risque qu’elle
ne s’enfuie ... Cette affirmation est totalement aberrante : s’ils avaient voulu fuir la justice, ils pouvaient bien plus facilement se cacher en France, de plus ils ne se sont pas quittés depuis
35 ans, Sonja a désormais 80 ans et Christian est totalement dépendant d’une surveillance médicale et chirurgicale permanente. La seule raison possible de cet acharnement est que Sonja paie ainsi
leur refus à tous deux de parler, d’alimenter un système de « collaboration à la recherche de la vérité» fondamentalement pervers, dont ils sont eux-mêmes encore victimes 37 ans après les
faits.